Interview

Zy Orion

Poétesse, amoureuse de l'amour, de la beauté du jour

et de la nuit, des étoiles et de l'infini...

Interview

1/ Zy, vous venez d’éditer « Le temps n’est qu’illusion, l’instant, la création ». Pouvez-vous, svp, nous dire ce qu’une lectrice ou un lecteur peut trouver dans votre 5ème recueil de poésies, en terme de poésie mais également, au-delà de la poésie ?

 

Le temps n'est qu'illusion, l'instant la création a été édité en avril 2021; les lecteurs pourront essentiellement percevoir dans ce recueil co-créatif l'âme de 14 artistes qui ont souhaité mélanger leur intimité artistique car l'art quel qu'il soit dévoile son parfum intérieur. Les rimes seront mêlées aux traits de pinceaux, aux envolées de crayons au fil des pages sous les yeux qui les défilent.

 

2/ Vous avez embarqué 13 artistes dans cette aventure, pouvez-vous nous dire pourquoi et comment ? Quelle a été votre démarche originelle ? Qu’est-ce qui a déclenché l’intérêt et l’adhésion à votre projet ?

 

Ma poésie est inspirée par l'image la majeure partie du temps, je m'y plonge et mon imagination me dicte les mots ; j'ai donc proposé à de nombreux artistes peintres et dessinateurs sur Facebook de me suivre dans une nouvelle aventure où je souhaitais raconter une histoire différente de celles qu'ils avaient initialement créées en silence ou impulser leur art via les poèmes que je partageais au sein d'un groupe sur le réseau. Nous avons collaboré 6 mois à distance. Je crois qu'ils ont été séduits par cette idée, ils me lisaient chaque jour sur la toile et cela les a enchantés d'inscrire sur le papier les couleurs de leur esprit.

 

3/ Pourquoi avez-vous choisie la poésie plus qu’un autre genre littéraire ? Quelle définition donnez-vous au mot « poétesse » ?

 

Je n'ai pas choisi la poésie, elle est venue à moi un soir ; les rimes rythmaient mes pensées. Etre poétesse c'est encrer le monde de féminité.

4/ Que donne la poésie comme champ d’action à une amoureuse de l’infini ?

 

 Diffuser l'énergie vitale, la source.

5/ Zy, êtes-vous restée une petite fille qui continue de vivre ses rêves grâce à la poésie ou une adulte qui raconte les rêves d’une petite fille avec poésie?

 

Ni l'un, ni l'autre, je respire la poésie, elle oxygène autant la femme que la petite fille que je n'ai jamais quittée.

 

 6/ Vous dites, dans l’une de vos poésies que vous nous avez adressé, « j’ai la mer en bagage ». Que cachiez-vous derrière ces mots avant de prendre votre plume et de les jeter sur une feuille de papier comme une vague se jette sur un rocher ?

 

 Je ne cachais rien, j'ai juste emmené la mer avec moi en voyage, la mer du Nord notamment, celle que je ne vois plus souvent et qui m'a accompagnée durant ma jeunesse sur Dunkerque.

 

7/ Vous avez commencé la poésie en 2019 et donc écrit 5 recueils en 5 ans. C’est beaucoup, peu, un épilogue qui s’en vient ou tout juste un début ? Ou, un 6ème recueil est déjà engagé ? Justifiez, svp, votre réponse.

 

Cette question me fait penser à une citation que j'ai écrite "il n'y a pas de trop, mais trop de pas assez", est-ce beaucoup ou peu, je répondrai à cela "le temps n'est qu'illusion, l'instant la création" comme le titre de mon dernier recueil. Pour le sixième recueil, je réfléchis encore à la façon dont je vais l'articuler, j'aimerais le différencier des autres, "Au Pays de Zy“ et ”Pensez Zy" sont des recueils à partager en famille, il y a une partie enfants et une partie pour les parents, “FantaiZy” contient des poèmes que j'ai écrits un mois de décembre pour enchanter les enfants et "les mémoires de Cocon" contient des proses poétiques ressenties pendant la césure que nous avons connue en 2020. Vais-je y insérer cette fois des haïkus, des pensées philosophiques, un mixte de toute ma palette plumée, je chatouille encore mon esprit.
De nouveaux artistes sont prêts à me suivre, il me reste à peaufiner et à initier le projet.

 

8/ Pouvez-vous , svp, nous faire partager le poème de votre choix parmi les 26 du recueils et nous parler de votre source d’inspiration et de vos échanges avec l’artiste créateur ?

 

Le poème choisi est issu de l'œuvre d'Igor Marceau surnommé le Van Gogh de Valbonne, c'est un artiste que j'aime beaucoup par sa sensibilité et les couleurs vives de ses toiles qui appellent à la joie de vivre et au lâcher prise. Nous avons échangé quelque fois notamment sur notre hyper-sensibilité.

Illustration

"LE MISTRAL SOUFFLE SUR ROQUEBRUNE"

 Igor Marceau

(Acrylique sur Toile de lin | 97x162 cm)

Extrait du recueil

La femme endormie porte ses trois croix.
Allongée sur le gisant, elle dort inlassablement.
Elle écoute le mistral en secret, son souffle pur.


Sur la crête dentelée et rouge sombre, l'ermite,
Pour compagnon de ses nuits et de ses jours,
Elle fuit l'envie, le bruit des passants qui crient.


Elle attend l'amour sur Rocca Bruna, le vent,
Qui siffle sous ses pieds, le rocher de verdure.


Les pins parasols s'épanchent, leurs branches,
S'étirent lassés d'un hiver trop long, ils bâillent,
Sur le cours d'eau qui abreuvent les tortues.


Les papillons se cachent avec les libellules,
Les chênes verts s'enchantent du printemps,
Les bourrasques si tenaces font s'envoler,
Leurs feuilles et les faucons s'élancent vite.


Sur la plaine de l'Argens, la femme dort encore.
Elle s'étale, un pétale mûr sur un lit de vers,
Arraché par un noble amouraché, un chasseur,
De cœur qui se trouvait là l'automne passé.


Et c'est dans cette faille qu'elle s'est réfugiée,
Une âme vertueuse, fiévreuse de beauté.


Dès lors, elle ne s'est plus jamais réveillée.
Le mistral souffle et soufflera encore sur elle,
En haut de ses trois croix, je l'ai senti ce jour-là.

 

Zy.

9/ Le profit des ventes sera versé à une association oeuvrant dans l’autisme, pour quelles raisons ?

 

Parce que l'autisme me touche profondément du fait que je connais des personnes qui le vivent elles-mêmes ou de manière interposée et qui n'est, selon moi, pas suffisamment soutenu. Il déborde notamment de pure créativité, un symbole qui selon moi se mariait assez bien avec le projet.